Auteur : Odilia Diam TSENTSO

Cette réforme marque un changement majeur dans le système belge de protection sociale ; avec des conséquences potentiellement lourdes pour les personnes en situation de fragilité socio-économique, notamment celles confrontées à une fracture numérique. Selon plusieurs analyses sociales et syndicats, cette réforme pourrait entraîner l’exclusion de près de 180 000 personnes d’ici 2027 des protections liées au chômage, avec un impact particulièrement marqué pour les personnes.

IRISBOX est une plateforme numérique permettant de simplifier les démarches administratives en ligne. Bien qu’elle offre un gain de temps pour les citoyens à l’aise avec les outils numériques, elle accentue la fracture numérique en excluant les personnes n’ayant pas accès à la technologie ou les compétences nécessaires. Cette transition numérique, souvent brutale, se traduit par la disparition progressive des guichets physiques, laissant les citoyens les plus vulnérables sans alternative.

À Bruxelles, le numérique est devenu incontournable dans la vie quotidienne : démarches administratives, recherche d’emploi, accès à la santé, communication… Pourtant, de nombreux citoyens restent éloignés de ces outils. En 2025, 5 % des ménages bruxellois n’ont pas internet à domicile, souvent par manque de compétences (35 %) ou pour des raisons financières (23 %). Même parmi les internautes, 35 % des 16-74 ans n’ont pas de compétences numériques de base, ce qui les empêche de profiter pleinement des opportunités offertes par le digital.

La numérisation des inscriptions scolaires, bien qu’utile et innovante, ne peut être un succès que si elle s’accompagne d’un effort global pour lutter contre toutes les dimensions de la fracture numérique. Cela exige de sortir des simplifications liées à la pauvreté et d’embrasser une vision plus inclusive, qui tienne compte des besoins des différents groupes sociaux et géographiques.